Pourquoi trouve-t-on encore des guêpes et frelons en novembre ?

Vous pensiez que l’arrivée du froid signerait la fin des visites de guêpes et frelons sur votre terrasse ? Pourtant, en ce mois de novembre, ces insectes piqueurs continuent parfois de se manifester. Ce phénomène, loin d’être anodin, s’explique par plusieurs facteurs liés au cycle de vie de ces hyménoptères et aux conditions climatiques actuelles.

Le cycle de vie des guêpes et frelons en automne

Pour comprendre la présence de guêpes en novembre, il faut revenir au cycle biologique de ces insectes sociaux. Contrairement aux idées reçues, toutes les guêpes ne disparaissent pas dès les premières fraîcheurs.

La mort programmée de la colonie

À partir de l’automne, les colonies de guêpes et de frelons entrent dans une phase de déclin naturel. Les températures qui descendent en dessous de 7°C marquent généralement la fin de l’activité du nid. Les ouvrières cessent progressivement leurs sorties, les larves meurent de faim, et l’ensemble de la colonie dépérit. La vieille reine fondatrice, épuisée par des mois de ponte intensive, meurt également.

Seules les jeunes reines fécondées échappent à ce destin. Ces futures fondatrices quittent le nid à la recherche d’un abri pour hiberner jusqu’au printemps suivant, assurant ainsi la pérennité de l’espèce.

Des délais variables selon les espèces

Si la guêpe commune et la guêpe germanique disparaissent généralement dès octobre, le frelon asiatique fait preuve d’une résistance remarquable. Cette espèce invasive peut rester active jusqu’en décembre, voire début janvier dans certaines régions. Les nids de frelons asiatiques peuvent encore abriter des individus vivants bien après les premières gelées.

Les températures clémentes prolongent l’activité

L’un des facteurs majeurs expliquant la présence de guêpes et frelons en novembre est le réchauffement climatique et les automnes de plus en plus doux.

Un hiver qui tarde à s’installer

Lorsque les températures restent douces en novembre, les colonies peuvent prolonger leur activité au-delà des périodes habituelles. Les ouvrières continuent à sortir pour rechercher de la nourriture, notamment des sources sucrées pour alimenter leur vol et des protéines pour nourrir les dernières larves.

Les automnes 2024 et 2025 ont été particulièrement cléments dans de nombreuses régions françaises, créant des conditions favorables au maintien d’une activité tardive. Certains professionnels de la destruction de nids rapportent même des interventions en novembre, alors qu’habituellement cette période marque une accalmie.

Une augmentation record des populations

L’hiver 2024-2025, exceptionnellement doux, a permis une survie accrue des reines hivernantes. Résultat : une explosion des populations au printemps et en été 2025, avec des colonies plus nombreuses et plus grandes. Ces colonies XXL mettent plus de temps à décliner et restent actives plus tardivement dans la saison.

Les dernières reines en quête d’hibernation

En novembre, vous pouvez également croiser des reines fondatrices solitaires. Ces femelles fécondées, reconnaissables à leur taille imposante (jusqu’à 20 mm), cherchent un endroit abrité pour passer l’hiver :

• Combles et greniers
• Coffres de volets roulants
• Abris de jardin
• Tas de bois
• Fissures dans les murs

Ces reines sont généralement peu agressives, économisant leur énergie pour survivre jusqu’au printemps. Elles peuvent néanmoins pénétrer dans les habitations, attirées par la chaleur.

Pourquoi les guêpes sont-elles plus présentes certaines années ?

Certaines années sont qualifiées d' »années à guêpes ». Plusieurs facteurs expliquent ces variations :

• Un printemps doux favorisant la survie des reines fondatrices
• Un été chaud accélérant le développement des colonies
• L’abondance de nourriture (fruits, insectes)
• Des prédateurs en nombre réduit

L’année 2025 cumule plusieurs de ces conditions, d’où des populations record et une présence prolongée jusqu’en automne avancé.

Que faire si vous observez des guêpes ou frelons en novembre ?

Restez vigilant sans paniquer

La présence de quelques individus isolés n’indique pas forcément un nid actif à proximité. Il peut s’agir de reines en recherche d’abri ou des dernières ouvrières d’une colonie mourante.

Inspectez votre propriété

Profitez de cette période pour repérer les nids avant qu’ils ne soient cachés par le feuillage printanier :

• Vérifiez les combles, toitures et avant-toits
• Inspectez les arbres et haies maintenant dégarnis
• Contrôlez les zones abritées (cabanons, garages)

Faites appel à un professionnel

Si vous découvrez un nid actif, même en novembre, contactez une entreprise spécialisée dans la destruction de nids de guêpes et frelons. Les professionnels disposent de l’équipement et des biocides adaptés pour intervenir en toute sécurité.

Conclusion : un phénomène normal qui tend à s’amplifier

Observer des guêpes et des frelons en novembre n’est donc pas anormal, surtout avec les automnes de plus en plus doux que nous connaissons. Le cycle de vie de ces insectes sociaux prévoit naturellement une activité jusqu’aux premières gelées sérieuses.

Toutefois, le réchauffement climatique bouleverse ce calendrier naturel, prolongeant la saison de présence des guêpes et frelons. Les années à venir pourraient voir ce phénomène s’accentuer, avec des colonies actives de plus en plus tardivement.

La vigilance reste de mise, particulièrement concernant le frelon asiatique qui représente une menace pour la biodiversité et peut rester actif bien après ses cousins européens. En cas de doute sur la présence d’un nid, n’hésitez pas à faire appel à des professionnels certifiés.